Voici ce qu'un ami (et voisin) Libano-Canadien avait écrit sur sa page Facebook depuis quelques années
(P.s: c'est long pour traduire en Anglais, et Google translate va tout gâcher


"J'étais en voiture, sur le chemin du retour depuis New York pour Montréal, où j'habite depuis maintenant plus de 20 ans. Au poste frontière, je remettais mon passeport à la préposée à la douane, et lorsqu'elle lut: "LIEU DE NAISSANCE: LIBAN", elle me demanda:
- Comment va le Liban?
- Ca peut aller, lui répondis-je. Tout ce que l'on souhaite, c'est que ça continue à aller autant bien que mal...
- Depuis combien de temps vivez-vous au Canada?
- Je viens de boucler ma 20ème année.
- Et quelle est la dernière fois ou vous êtes retourné au Liban?
- C'était il y a deux ans.

Elle me fixa en souriant et me dit:
- Lequel des deux aimez-vous le plus, le Liban ou le Canada?
- La différence que je fais entre le Liban et le Canada, est exactement celle que je fais entre ma mère et mon épouse. Mon épouse, je l'ai choisie, je suis tombé sous son charme, je l'aime, j'en suis amoureux, mais elle ne peut en aucun cas me faire oublier ma mère. Je n'ai pas choisi ma mère, mais je sais que je lui appartiens. Je ne me sens bien que dans ses bras; je ne pleure que sur son épaule.

Elle referma mon passeport, me fixa avec étonnement, puis me dit:
- On entend souvent dire que la vie est très difficile au Liban. Comment pouvez-vous aimer autant ce pays?"
- Vous voulez dire "ma mère"?

Elle sourit et dit: "supposons-le."

- Ma mère est peut-être pauvre; elle n'a pas de quoi me payer mes soins, encore moins les honoraires du médecin, mais la tendresse de son giron quand elle m'étreint, et la chaleur de son cœur lorsque je suis dans ses bras, suffisent à me guérir.

-Décrivez-moi le Liban.

- Il n'a pas la beauté blonde, mais la vue de son visage vous apaise. Il n'a pas les yeux bleus, mais sa vue vous met en sécurité. Ses vêtements sont simples, mais il porte dans ses plis bonté et miséricorde...
Il ne se pare pas d'or et d'argent, mais il porte à son cou un collier d'épis de blé, dont il nourrit tout affamé. Les brigands l'ont spolié, mais il continue de sourire.

Elle me remit mon passeport et dit:
- Je connais le Liban à travers les écrans de la télé, mais je n'y trouve rien de ce que vous m'avez décrit.

- Vous avez vu le Liban des cartes géographiques. Quant à moi, je parle du Liban enfoui dans mes entrailles.

- Je souhaite que votre fidélité pour le Canada égale celle que vous ressentez pour le Liban... Je veux dire votre fidélité à l'épouse autant qu'à la mère.

- Entre le Canada et moi, existe un contrat auquel je dois fidélité, et je ne suis pas de ceux qui ne respectent pas leur contrat. Et je souhaiterais que vous sachiez que cette fidélité, c'est ma mère qui me l'a enseignée..."