Le gouvernement français alloue 400 000 euros par an sur 3 ans à la Licra

12 juillet 2022

Le gouvernement va verser 400 000 euros chaque année pendant trois ans à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), en contrepartie de ses actions dans la lutte contre le racisme, a annoncé mardi la ministre chargée de la Diversité

« Sur (…) trois ans, l’État apportera, chaque année, une subvention de 400 000 euros à la Licra afin de soutenir ses actions de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT+ », écrit la ministre déléguée Isabelle Lonvis-Rome, également chargée de l’Egalité des chances, dans un communiqué.

Cette subvention s’inscrit dans la nouvelle convention pluriannuelle d’objectifs signée mardi entre la ministre, la déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT Sophie Elizeon et le président de la Licra Mario Stasi.

Cette convention porte sur la période 2022-2024.

La subvention à la Licra était de 300 000 euros en 2019 et en 2020 et de 360 000 euros en 2021, selon le ministère.

« Nous avons la responsabilité collective – pouvoirs publics et tissu associatif – de renforcer nos actions pour enrayer les tensions qui divisent notre pays et minent notre cohésion sociale », écrit Mme Lonvis-Rome dans le communiqué.

« Cette somme est la contre-partie des actions concrètes menées par la Licra pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations dans différents domaines », a souligné Mario Stasi, citant « l’assistance juridique aux victimes de racisme et d’antisémitisme dans les commissariats et en justice », « les intervention dans les établissements scolaires », « la formation initiale et continue des forces de l’ordre », la « lutte contre la prolifération de la haine en ligne », la « sensibilisation dans le milieu sportif », entre autres.

Les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux signalés aux forces de l’ordre ont augmenté de 13 % en 2021 par rapport à 2019, selon les chiffres publiés en mars par le ministère de l’Intérieur.

Au total en 2021, la police et la gendarmerie ont enregistré 6300 crimes ou délits (+13 %) et 6200 contraventions (+26 % par rapport à 2019) à caractère raciste, désignant des actes commis « en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion », selon ces statistiques, qui ne donnaient pas le détail des faits relevant d’actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites.

https://fr.timesofisrael.com/le-gouv...ns-a-la-licra/


COMMENTAIRE

La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), a été fondée en 1928 par Bernard Lecache, un juif franc-maçon rédacteur à L’Humanité, l’organe officiel du Parti communiste français, où il tenait une chronique intitulée « Gueules de vache » ; or, nul ne l’ignore, la vocation des vaches est de finir à l’abattoir ! C’est d’ailleurs exactement ce que préconisait le mentor de Lecache, un certain Joseph Staline : « Le chauvinisme national et racial est un vestige des coutumes haineuses de l’homme caractéristique de l’ère du cannibalisme. L’antisémitisme est l’expression la plus extrême de ce chauvinisme et en est donc, en tant que tel, la plus dangereuse survivance. […] Le communisme ne peut qu’être un ennemi irréductible de l’antisémitisme. En Union Soviétique, il est traqué sans relâche et les antisémites sont passibles de la peine capitale. »

Pour Bernard Lecache et ses acolytes staliniens, le jour de gloire est arrivé à Paris le 25 mai 1926, quand Samuel Schwartzbard assassina à coups de pistolet l’Ataman-général Simon Petlioura, ancien président de 1919 à 1920 de la République populaire ukrainienne, exilé en France depuis l’invasion de son pays par l’Armée rouge de Trotski.

En proie au chaos, l’Ukraine était alors ravagée par des combats opposants les indépendantistes de Petlioura, les anarchistes de Makhno, et des détachements de l’Armée rouge et de l’armée contre-révolutionnaire du général Denikine. Depuis Varsovie, le délégué du Joint Distribution Committee, une organisation de secours juive, alertait le monde entier : « Faim, haillons, désolation, maladie, morts – six millions d’êtres humains privés de nourriture, d’abris, de vêtements ou de soins médicaux […]. A aucun moment durant le conflit, dans aucun pays, pas même en Belgique ou dans le nord de la France, la situation n’a été plus critique, la misère plus grande, l’urgence de sacrifice plus pressante qu’aujourd’hui en Europe centrale et orientale. C’est l’existence présente et future de tout un peuple qui est en jeu. » (New York Times, 2 mai 1920)

On a bien compris qu’il ne s’agit pas du peuple ukrainien, mais d’un autre peuple qui détient le monopole de la souffrance…

Et cet article était loin d’être isolé : un chercheur a recensé près de 250 références de presse qui évoquent de 1900 à 1945 le sort de six millions de Juifs en péril de mort. (Don Heddesheimer, L’Holocauste avant l’Holocauste, ou l’histoire d’un chiffre qui rapporte, La Sfinge, 2014, p. 205)

Si l’on ajoute quelques pogroms à ce sombre tableau où s’impose déjà le chiffre magique de six millions, on devine que Petlioura avait tout pour devenir l’antisémite génocidaire de service, alors qu’il était en réalité plutôt philosémite par son appartenance à la Franc-Maçonnerie. Par ailleurs, il s’était efforcé d’assurer la sécurité des ghettos en concluant un accord avec le sioniste Vladimir Jabotinsky en vue de mettre sur pied une gendarmerie juive dans les territoires qu’il contrôlait.

Samuel Schwartzbard, quant à lui, s’était d’abord enrôlé dans la Légion étrangère pendant le Première guerre mondiale pour se soustraire aux polices russe et autrichienne qui le recherchaient pour des crimes de droit commun. Sa carrière se poursuivit en Russie dans les unités spéciales de la Tchéka qui semaient la terreur pendant la guerre civile. Le tchékiste fut par la suite envoyé en France par la Guépéou pour liquider « l’antisémite » Petlioura. Défendu par l’avocat communiste Henry Torrès, ce terroriste chevronné justifiera son crime en invoquant le massacre (présumé) de sa famille dans un pogrom. Voilà qui suffira à le faire acquitter sous les acclamations des vengeurs par la Cour d’Assises de la Seine le 26 octobre 1927. Lecache, promu chroniqueur judiciaire pour l’occasion, en fait son beurre et fonde dans la foulée la Ligue contre les Pogroms, devenue peu après Ligue contre l’antisémitisme (LICA) et, depuis 1979, Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA).

Pour la LICRA, l’apologie du terrorisme paie et rapporte même des dividendes.

BOCAGE INFO - Dépêche No 226/2022