L’Assemblée nationale réagit au défilé de l’extrême-droite à Lyon et interpelle le gouvernement

25 octobre 2022

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a été interpellé par plusieurs députés lors des questions au gouvernement, quelques jours après le défilé sauvage de l'extrême-droite à Lyon.

Le défilé sauvage de près 200 individus d’extrême droite le 21 octobre à Lyon derrière une banderole « Justice pour Lola, l’immigration tue » a fait réagir plusieurs députés ce mardi 25 octobre lors des questions au gouvernement. « Les violences de l’ultra-droite se multiplient partout dans le pays, a d’abord pointé Thomas Portes (LFI), élu en Seine-Saint-Denis. Ce week-end une nouvelle étape a été franchie. Des groupuscules néo-nazis ont manifesté à Rennes, Lyon et Paris, silence de votre part monsieur le ministre. Monsieur le ministre, à quel moment allez-vous cesser d’être complaisant avec l’extrême-droite ? Quand allez-vous décider de combattre ces groupes néo-nazis ? »

Le locataire de la place Beauvau Gérald Darmanin a botté en touche, faisant allusion à la motion de censure déposée la veille par la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) et votée par le Rassemblement national : « Je propose pour être très cohérent que lorsque l’on dénonce l’extrême droite on n’accepte pas ses votes. »

Le locataire de la place Beauvau Gérald Darmanin a botté en touche, faisant allusion à la motion de censure déposée la veille par la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) et votée par le Rassemblement national : « Je propose pour être très cohérent que lorsque l’on dénonce l’extrême droite on n’accepte pas ses votes. »

La dissolution des groupuscules d’extrême droite en question

Puis c’est l’écologiste Sabrina Sebaihi, député des Hauts-de-Seine, qui a poursuivi en réclamant la dissolution de l’Action française. « Leurs idées, ce sont aussi celles qui ont défilé dans les rues de Lyon en toute impunité vendredi soir dernier lors d’une manifestation non déclarée ayant pour seul objet la haine, surfant sur la récupération ignoble du meurtre d’une enfant aux mots d’“immigrés assassin” », a-t-elle décrit

« Monsieur le ministre, le maire de Lyon alerte particulièrement depuis des semaines quant à la montée des violences et pressions venant de mouvements xénophobes et d’extrême droite dans sa ville. Monsieur le ministre, nous vous demandons quand le gouvernement va prendre les seules mesures qui s’imposent avec les groupes fascistes et anti-républicains, à savoir leur dissolution », a demandé Sabrina Sebaihi.

La secrétaire d’État à la Citoyenneté Sonia Backès a répondu que « toute tentative de s’en prendre aux institutions de la République et à la démocratie est inacceptable et appelle une réponse immédiate. Le gouvernement se montrera intraitable contre toute atteinte aux institution. Un outil existe pour cela : la dissolution administrative. Les actions des groupuscules d’ultra-droite font l’objet d’une attention particulière, et chaque nouvel élément fait l’objet d’un examen minutieux afin de vérifier s’il correspond ou non à l’un des motifs définis par la loi. La preuve en est avec la dissolution début 2021 du groupuscule Génération identitaire. »

Les députés Nupes du Rhône envoient un courrier à Gérald Darmanin

En parallèle, quatre députés Nupes du Rhône ont publié un communiqué commun ce mardi 25 octobre. « Nous demandons par des questions écrites au Ministre de l’intérieur d’agir afin que des mesures soient prises pour endiguer ces phénomènes répétitifs et qu’une enquête soit menée pour faire la lumière sur ces agissements et condamner les responsables », écrivent Gabriel Amard (LFI), Idir Boumertit (LFI), Marie-Charlotte Garin (EELV) et Hubert-Julien Laferrière (Génération Ecologie).

Grégory Doucet, qui avait écrit à Emmanuel Macron pour lui demander « la dissolution immédiate des “Remparts”, et un travail partenarial entre nos services pour faire fermer définitivement les locaux “La Traboule” et “l’Apogé” », devra donc s’en remettre à la justice plutôt qu’au gouvernement. Son adjoint à la Sécurité Mohamed Chihi a d’ailleurs saisi le procureur de la République plus tôt dans la journée après l’agression d’un militant pro-palestinien le 14 octobre dernier, s’interrogeant sur « la constitution d’une milice ».

La veille, le préfet du Rhône Pascal Mailhos avait lui aussi « saisi le Procureur de la République de Lyon au titre de l’article 40 du code de procédure pénale » suite aux « propos xénophobes et de haine tenus lors d’une manifestation non-déclaré ». La réaction du parquet de Lyon n’a pas tardé puisque celui-ci a indiqué à BFM Lyon avoir ouvert une enquête pour « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion ».

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