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View Full Version : Humour français



Klärchen
12-24-2009, 02:26 PM
Bonjour à tous! :) :) :)

J'aime tant la France, mais comme je suis Allemande, permettez-moi de vous présenter aussi un peu mon pays:

Un jour Dieu créa l'Allemagne. Contemplant son œuvre, il se dit:

- Je me suis surpassé! Cette douceur, cette mesure, cette variété, cette richesse n'existent nulle part ailleurs. C'est trop injuste pour le reste de la terre!

Et pour rétablir l'équilibre, Dieu créa les Allemands.

Klärchen
12-24-2009, 02:35 PM
Un jeune élève officier de la marine fait le point et annonce le résultat à l'amiral. A cet instant, l'officier général se met au garde-à-vous, enlève sa casquette, observe une minute de silence, puis se recoiffe.
- Je m'excuse, amiral, mais est-ce une tradition sur ce bâtiment que d'observer une minute de silence lorsqu'on donne le point?
- Non, mon jeune ami, mais d'après vos calculs nous sommes dans la cathédrale de Chartres...

Klärchen
12-24-2009, 02:53 PM
MOLIÈRE, Monsieur de Pourceaugnac, Acte III, Scène 2

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, en femme, SBRIGANI.

SBRIGANI.- Pour moi, je ne crois pas qu'en cet état on puisse jamais vous connaître, et vous avez la mine comme cela, d'une femme de condition.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Voilà qui m'étonne, qu'en ce pays-ci les formes de la justice ne soient point observées.
SBRIGANI.- Oui, je vous l'ai déjà dit, ils commencent ici par faire pendre un homme, et puis ils lui font son procès.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Voilà une justice bien injuste.
SBRIGANI.- Elle est sévère comme tous les diables, particulièrement sur ces sortes de crimes.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Mais quand on est innocent?
SBRIGANI.- N'importe, ils ne s'enquêtent point de cela; et puis ils ont en cette ville une haine effroyable pour les gens de votre pays, et ils ne sont point plus ravis que de voir pendre un Limosin.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Qu'est-ce que les Limosins leur ont fait?
SBRIGANI.- Ce sont des brutaux, ennemis de la gentillesse et du mérite des autres villes. Pour moi, je vous avoue que je suis pour vous dans une peur épouvantable; et je ne me consolerais de ma vie, si vous veniez à être pendu.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est fâcheux à un gentilhomme d'être pendu, et qu'une preuve comme celle-là ferait tort à nos titres de noblesse.
SBRIGANI.- Vous avez raison, on vous contesterait après cela le titre d'écuyer. Au reste, étudiez-vous, quand je vous mènerai par la main, à bien marcher comme une femme, et à prendre le langage et toutes les manières d'une personne de qualité.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Laissez-moi faire, j'ai vu les personnes du bel air; tout ce qu'il y a, c'est que j'ai un peu de barbe.
SBRIGANI.- Votre barbe n'est rien, et il y a des femmes qui en ont autant que vous. Çà, voyons un peu comme vous ferez. Bon.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Allons donc, mon carrosse; où est-ce qu'est mon carrosse? Mon Dieu! qu'on est misérable d'avoir des gens comme cela! Est-ce qu'on me fera attendre toute la journée sur le pavé, et qu'on ne me fera point venir mon carrosse?
SBRIGANI.- Fort bien.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Holà! ho! cocher, petit laquais! Ah! petit fripon, que de coups de fouet je vous ferai donner tantôt! Petit laquais, petit laquais! Où est-ce donc qu'est ce petit laquais? Ce petit laquais ne se trouvera-t-il point? Ne me fera-t-on point venir ce petit laquais? Est-ce que je n'ai point un petit laquais dans le monde?
SBRIGANI.- Voilà qui va à merveille; mais je remarque une chose, cette coiffe est un peu trop déliée; j'en vais querir une un peu plus épaisse, pour vous mieux cacher le visage, en cas de quelque rencontre.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Que deviendrai-je cependant*?
SBRIGANI.- Attendez-moi là. Je suis à vous dans un moment; vous n'avez qu'à vous promener.

Scène 3

DEUX SUISSES, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

PREMIER SUISSE.- Allons, dépêchons, camerade, ly faut allair tous deux nous à la Crève pour regarter un peu chousticier sti Monsiu de Porcegnac qui l'a esté contané par ortonnance à l'estre pendu par son cou.
SECOND SUISSE.- Ly faut nous loër un fenestre pour foir sti choustice.
PREMIER SUISSE.- Ly disent que l'on fait tesjà planter un grand potence tout neuve pour ly accrocher sti Porcegnac.
SECOND SUISSE.- Ly sira, mon foy! un grand plaisir, d'y regarter pendre sti Limosin.
PREMIER SUISSE.- Oui, te ly foir gambiller les pieds en haut tefant tout le monde.
SECOND SUISSE.- Ly est un plaiçant trole, oui; ly disent que c'estre marié troy foye.
PREMIER SUISSE.- Sti tiable ly vouloir troy femmes à ly tout seul; ly est bien assez t'une.
SECOND SUISSE.- Ah! pon chour, Mameselle.
PREMIER SUISSE.- Que faire fous là tout seul?
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- J'attends mes gens, Messieurs.
SECOND SUISSE.- Ly est belle, par mon foy!
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Doucement, Messieurs.
PREMIER SUISSE.- Fous, Mameselle, fouloir finir réchouir fous à la Crève? Nous faire foir à fous un petit pendement pien choly.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Je vous rends grâce.
SECOND SUISSE.- L'est un gentilhomme limosin, qui sera pendu chantiment à un grand potence.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Je n'ai pas de curiosité.
PREMIER SUISSE.- Ly est là un petit teton qui l'est trole.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Tout beau.
PREMIER SUISSE.- Mon foy! moy couchair pien afec fous.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Ah! c'en est trop, et ces sortes d'ordures-là ne se disent point à une femme de ma condition.
SECOND SUISSE.- Laisse, toy; l'est moy qui le veut couchair afec elle pour mon pistole.
PREMIER SUISSE.- Moy ne fouloir pas laisser.
SECOND SUISSE.- Moy ly fouloir, moy.
Ils le tirent avec violence.
PREMIER SUISSE.- Moy ne faire rien.
SECOND SUISSE.- Toy l'afoir menty.
PREMIER SUISSE.- Party, toy l'afoir menty toy-même.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Au secours! À la force!

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