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Ultra-droite: Benedetti et Gabriac jugés pour reconstitution de ligue dissoute après l'affaire Méric
Deux figures de l'ultra-droite, Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, comparaissent lundi à Lyon pour avoir reconstitué ou maintenu deux organisations après leurs dissolutions administratives, prononcées dans la foulée de la mort de Clément Méric il y a cinq ans.
L'OEuvre française et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) ont été dissoutes par décrets du président François Hollande le 25 juillet 2013, après la mort de ce militant d'extrême gauche lors d'une bagarre, le 5 juin 2013 à Paris, avec des militants proches d'un autre groupe d'extrême
droite, Troisième Voie, également dissous.
Yvan Benedetti, 52 ans, avait pris la tête de L'OEuvre française, mouvement pétainiste fondée par Pierre Sidos en 1968, après avoir été exclu du Front national en 2011 pour s'être qualifié lui-même "d'antisioniste, antisémite et antijuif".
Son éviction était intervenue dans le contexte de la succession de Jean-Marie Le Pen à la présidence du parti, pour laquelle il avait soutenu le Lyonnais Bruno Gollnisch contre Marine Le Pen, tout comme Gabriac.
Ce dernier, élu conseiller régional FN en Rhône-Alpes en 2010, a été exclu du parti lepéniste l'année suivante après la diffusion d'une photo le montrant en train de faire un salut nazi. Il avait alors réactivé les JNR fondées en 1987 par le futur leader de Troisième voie, Serge Ayoub, pour en faire la branche jeunesse de L'OEuvre française.
En 2013, les deux militants avaient contesté devant le Conseil d'Etat, en vain, la dissolution de leurs mouvements, tout en développant un site internet, "Jeune nation", pour y relayer une "information sans concession".
Ce site toujours actif, qui porte le nom d'un précédent mouvement de Pierre Sidos interdit en 1958, indiquait notamment l'agenda des deux hommes et les dates de "rencontres militantes".
En juin 2014, le parquet de Lyon ouvrait une information judiciaire pour "participation au maintien ou à la reconstitution d'association ou groupement dissous" et les deux hommes étaient mis en examen.
"Ce n'est pas à un gouvernement qui a deux ans d'existence de prononcer l'interdiction d'un mouvement qui existe depuis 1968", déclarait alors Yvan Benedetti, qui se présente depuis sur Twitter comme le "Président envers et contre tout de l'OEuvre française".
Cet ancien conseiller municipal de Vénissieux, est aujourd'hui porte-parole du Parti nationaliste français (PNF). Alexandre Gabriac a rejoint le mouvement Civitas, dont il a été candidat aux dernières législatives en Isère, obtenant 0,57% des suffrages.
Tous deux ont été condamnés pour avoir organisé et/ou participé à une manifestation "contre le racisme anti-blanc", interdite en septembre 2012 à Paris, qui avait donné lieu à 57 interpellations. La Cour de cassation doit se prononcer le 20 juin sur un pourvoi d'Alexandre Gabriac.
https://www.lyonpremiere.com/Ultra-d...ic_a19313.html
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