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Une fleur nommée « Devoir de mémoire » baptisée par Robert Hébras à Saint-Yrieix-sous-Aixe
Une fleur nommée « Devoir de mémoire » baptisée par Robert Hébras à Saint-Yrieix-sous-Aixe
03/06/2018
Parmi les boutons de « ketchup moustard », les plants d’herbes aromatiques et les pieds de « grimpants » de la fête de la rose, une fleur pourpre et discrète nommée « Devoir de mémoire » était l’objet de toutes les attentions, ce dimanche, à St-Yrieix-Sous-Aixe.
Elle ne fait pas de manières, et pourtant. Depuis dimanche, une rose incarne le souvenir de l'Histoire, et de ses moments les plus sombres. Elle se nomme « Devoir de mémoire » et a vu le jour en Dordogne, sous les doigts de l'obtenteur Bernard Panozzo.
De grands pétales pour la mémoire
En janvier, le président du comité des fêtes de Saint-Yrieix lui demande « une fleur blanche simple, mais je n'en avais pas », raconte-t-il. Une autre fleur, en culture dans sa propriété, correspond toutefois à l'esprit de ce qu'on lui demande. Le créateur la suggère, et Robert Hébras, dont on sait qu'il sera l'invité de la prochaine fête des roses, est séduit. La discrète églantine qu'il baptisera le 3 juin, à Saint-Yrieix-Sous-Aixe, est trouvée
D'après Bernard Panozzo, « Devoir de mémoire » incarne le souvenir de plusieurs manières. « Sa couleur évoque le massacre, et ses grands pétales sont capables de contenir la mémoire de ces gens qui ont péri. Son petit parfum, discret et subtil, exprime enfin un espoir dans l'avenir. » Auréolée de vie, la rose « hyperflorifère » est amie des insectes pollinisateurs, qu'elle attire en nombre grâce à des étamines offertes. Les Limousins pourront la trouver dans leur région d'ici deux ans.
Dimanche, lors de la cérémonie de son baptême, c'est à ceux que les nazis passés par Oradour ont sacrifiés sur l'autel de la haine il y aura bientôt 74 ans, que Robert Hébras a dédié « Devoir de mémoire ».
Pour les femmes et les enfants
« Cette rose restera, très longtemps (..), après moi. Le drame d'Oradour est exceptionnel parce que ces hommes, ces bourreaux, ont enfermé dans l'église et exterminé près de 450 femmes et enfants. À Tulle, la veille, 99 hommes ont été pendus et 150 sont partis à la déportation. Mais ils n'ont pas touché aux femmes et aux enfants. Le drame d'Oradour, c'est les femmes et les enfants. Cette rose leur est dédiée… », a déclaré le parrain de la fête.
Entouré d'élus, du public, d'enfants et des organisateurs, il a clos son discours d'un souhait aussi simple et poignant que la symbolique de sa rose : « J'espère que sur ma tombe, à Oradour, on la trouvera. » Un message dont il faudra se souvenir.
https://www.lepopulaire.fr/saint-yri..._12872104.html
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