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Un révisionniste valaisan jugé pour discrimination raciale à Sierre
05.10.2018
Cent quarante jours-amende avec sursis et 1000 francs d’amende pour discrimination raciale. C’est la peine requise par le Ministère public devant le Tribunal de Sierre cette semaine à l’encontre de René-Louis Berclaz.
L’an dernier, ce révisionniste valaisan avait soutenu dans un article s’en prenant à la norme pénale antiraciste sur son site internet « Sentinelle du Continent » que les chambres à gaz nazies étaient un « point fort controversé de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale ».
Une thèse qu’il a confirmée par la suite lors de l’enquête judiciaire, lorsqu’il a évoqué les déclarations d’historiens révisionnistes.
En outre, selon l’accusé, le Tribunal fédéral affirme « de manière péremptoire » qu’il est prouvé que sous le régime nazi plusieurs millions de juifs ont été tués, dont une partie importante par gazage. A Sierre, l’éditeur a défendu d’un ton posé sa « liberté d’expression pour critiquer les lois. On a le droit d’aborder des sujets sensibles et de poser des questions pertinentes ». Pourquoi n’a-t-il pas retiré ses propos d’internet ? « Le faire aurait été un aveu de culpabilité. »
Devant le juge Stéphane Epiney, pour sa défense l’accusé a aussi fait référence à une décision de la Cour européenne dans l’affaire Perinçek, du nom d’un Turc qui avait nié le génocide arménien lors d’un séjour en Suisse.
René-Louis Berclaz conteste-t-il toujours le génocide perpétré par l’Allemagne ? « La question de savoir si les chambres à gaz ont existé n’est pas d’actualité ici devant un tribunal, car c’est un débat historique », lance alors le prévenu.
Né à Mollens, ce retraité n’avait plus fait parler de lui depuis bien longtemps, après avoir été condamné dans les années 90 et 2000 à des peines de prison en raison de ses opinions révisionnistes.
C’est après avoir fait des études de sciences politiques que René-Louis Berclaz s’installe en 1995 dans le canton de Fribourg. Il y dirige la revue révisionniste « Vérité et Justice ».
En 1998, il est candidat à la préfecture de la Veveyse et est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour incitation à la haine raciale. En 2002, l’association qui chapeaute sa revue est dissoute par les autorités.
Après une publication révisionniste en 2003, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Retrouvé en Serbie, il purgera en Suisse une peine de prison avant d’être libéré en 2005. L’année suivante, il aura encore des ennuis en Serbie et en Roumanie avant de rentrer en Valais où il créé en 2012 « Sentinelle du Continent ».
Le verdict sera prononcé ultérieurement.
https://www.lenouvelliste.ch/article...-sierre-789672
[L’article incriminé est toujours visible sur le site « Sentinelle du Continent » sous le titre « Les élucubrations du Tribunal fédéral ».
http://www.sentinelleducontinent.com...Detail20145365
BOCAGE-INFO - Dépêche No 146/2018
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