Son injure raciste lui vaut une condamnation

23 juillet 2019

Une Suissesse d’origine sri-lankaise a été reconnue coupable de discrimination raciale pour avoir traité une voisine de «sale blanche» lors d'une altercation survenue au printemps 2018 dans le quartier du Schoenberg.

Injuriée par un couple de Sri-lankais naturalisés, la jeune mère de famille fribourgeoise a bel et bien été victime du racisme ordinaire, selon le juge de police de la Sarine Jean-Marc Sallin. Le magistrat a récemment confirmé les peines prononcées par le Ministère public à l’encontre des deux insulteurs, âgés de 22 et 23 ans.

Un témoin auditionné par le juge a distinctement entendu l’insulte, sans toutefois pouvoir affirmer avec certitude qui l'avait proférée. La jeune prévenue, qui a également usé d'autres noms d'oiseau, a néanmoins écopé de 30 jours-amende avec sursis pendant 2 ans pour discrimination raciale, injure et menaces. Son copain, reconnu coupable d’injures, a quant à lui été condamné à 20 jours-amende, là encore avec un sursis de 2 ans. Tous deux devront par ailleurs verser solidairement 500 francs d’indemnités pour tort moral à leur victime.

Les faits se sont déroulés à la fin du printemps 2018 dans un quartier du Schoenberg. La jeune mère de famille se baladait devant chez elle en poussant un landau lorsque les deux prévenus avaient déboulé au volant de leurs voitures respectives. Estimant qu’ils roulaient trop vite eu égard à la présence d’enfants dans le quartier, la plaignante leur avait fait signe de ralentir.

D’après un témoin, l’un des véhicules avait alors fait demi-tour pour rouler en direction de la jeune femme et de changer de direction au dernier moment. Les deux accusés étaient ensuite descendus de voiture pour menacer et injurier celle qui les avait outragés en leur demandant de respecter les règles élémentaires du savoir-vivre.

«Traiter quelqu’un de sale blanc relève clairement de la discrimination et du racisme», estime le juge Sallin. Cette injure, proférée dans un lieu public et devant témoins, est donc sanctionnée par l’article 261bis du Code pénal, qui punit la discrimination raciale. Pour rendre son jugement (qui peut encore faire l’objet d’un recours devant le Tribunal cantonal), le magistrat a également tenu compte de l’attitude des deux accusés lors de la procédure – ils se sont montrés très arrogants envers leur accusatrice, mais aussi envers le personnel judiciaire – et de l’ambiance délétère qu’ils faisaient régner dans le quartier.


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