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Cassandre Fristot, la manifestante à la pancarte antisémite « Mais qui ? », condamnée à six mois de prison avec sursis
Cette enseignante et ancienne membre du Front national avait brandi, lors d’une manifestation contre le passe sanitaire, une pancarte avec les noms de plusieurs responsables, dont certains sont de confession juive.
20/10/2021
Sa pancarte brandie dans les rues de Metz, le 7 août, lors d’une manifestation d’opposants au passe sanitaire, avec les noms de plusieurs responsables et intellectuels, dont certains de confession juive, accompagnés de l’inscription « Mais qui ? » avait suscité un vif émoi. Poursuivie en justice pour « provocation publique à la haine raciale », Cassandre Fristot, militante d’extrême droite et ancienne membre du Front national (FN), a été condamnée mercredi 20 octobre à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Metz.
Le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité contre Mme Fristot, 34 ans, qui ne s’était pas déplacée à l’audience le 8 septembre, et qui n’était pas non plus présente mercredi. Elle encourait jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende.
La jeune femme a aussi été condamnée à verser entre un euro symbolique et 300 euros à huit des treize organisations qui s’étaient constituées parties civiles, parmi lesquelles le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Licra et SOS Racisme.
« Cette affiche n’était pas très compliquée à comprendre mais un peu cachée pour éviter la sanction pénale, ce qui n’est pas complètement courageux. Mais le tribunal ne s’y est pas trompé, donc c’est une victoire sur tout ce qui constitue une incitation à la haine », a salué Me Annie Levi-Cyferman, qui défendait la Ligue des droits de l’homme, une des parties civiles. « On a bien considéré qu’elle n’était pas dans le cadre du débat démocratique mais que c’était bien un délit, que c’est une délinquante et qu’elle a été condamnée pour n’avoir pas respecté les règles de la République », a ajouté Me Levi-Cyferman.
« Pour elle, c’est une défaite, elle a toujours nié, elle fait la vierge effarouchée, la naïve, alors que c’est une militante aguerrie de l’extrême droite qui porte les valeurs antisémites traditionnelles de l’extrême droite », a poursuivi Me Levi-Cyferman. Le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, avait lui aussi précisé que Mme Fristot était « connue pour son appartenance à la mouvance d’extrême droite ».
Suspendue de l’éducation nationale
La diffusion d’une photo de l’écriteau, brandi fièrement par Cassandre Fristot coiffée d’un béret lors de la manifestation, avait suscité un tollé au sein de la classe politique et des organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
La jeune femme, professeure d’allemand remplaçante, a été suspendue par l’éducation nationale, « provisoirement » selon ses avocats.
Les avocats des treize parties civiles avaient tous insisté sur le fait que la pancarte brandie le 7 août portait « les stigmates profonds de l’antisémitisme » et les « codes du complotisme », comme l’avait souligné Me David-Olivier Kaminski, avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France. Ces affirmations avaient été contestées par les avocats de la défense, qui avaient nié tout antisémitisme de la part de leur cliente.
« Je voulais dénoncer les puissants, je leur reproche leurs décisions et non leur confession religieuse », avait affirmé Mme Fristot aux policiers lors de sa garde à vue. Des arguments que n’a pas retenus le tribunal, qui « a reconnu que son affiche était antisémite, car elle visait clairement les juifs », a souligné Me Levi-Cyferman.
https://www.lemonde.fr/police-justic...6_1653578.html
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